Inventaires des zones humides

Les zones humides, conformément à l'article L. 211-1 du code de l'environnement, sont des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année.

En plus, de représenter un intérêt écologique fort, elles permettent la régulation des débits de crue, le soutien des débits d'étiage et contribuent à la préservation de la qualité des eaux.

Cinq principaux types de zones humides ont été identifiés lors de cet inventaire :

Bordure de cours d'eau
 
Il s'agit des espaces alluviaux correspondant approximativement au lit moyen du cours d'eau, comme présentés dans l'onglet précédent « Cours d'eau, milieux alluviaux et espèces associées ». Il a été inventorié 24 zones humides d'une superficie totale de 1 523 ha, comme par exemple : le haut du torrent de Rouchouse à Larche, du torrent de Clapouse à Jausiers, de la Blanche du Laverq à Méolans-Revel, le Bachelard (entrée gorges à la limite de la zone cœur) à Uvernet-Fours.
 
Zone humide de bas-fonds en tête de bassin
 
Il s'agit de zones humides de tête de bassin, en situation de bas-fonds ou de pente, alimentées par les eaux de ruissellement et les eaux de pluie. Il a été inventorié 143 zones humides d'une superficie totale de 2 685 ha, comme par exemple : les tourbières du lac du Longet à Saint-Paul-sur-Ubaye, le bas marais acide de Dormillouse au Lauzet-Ubaye, le bas-marais acides et alcalins de terres Plaines à Enchastrayes et Jausiers.
 
Bordure de plan d'eau
 
La végétation aquatique enracinée sur les rives de plan d'eau a été prise en compte. Ainsi, les rives du lac du Lauzet d'une superficie de 3.3 ha a été relevée.
 
Zone humide ponctuelle
 
Il s'agit de petits plans d'eau peu profonds, permanents ou temporaires. Il a été inventorié 2 zones humides d'une superficie totale de 5 ha : le lac du col bas au Lauzet (temporaire) et les mares, sources tufiques et roselière des Caires à Jausiers.
 
Zone humide artificielle 
 
Il s'agit de zone humide créé artificiellement. Ainsi, le lac des Sagnes à Jausiers d'une superficie de 26 ha a été identifié.
Deux types de zones humides sont majoritairement présents : 
  • Les zones humides de bas-fonds en tête de bassin représentent plus de 80 % des sites identifiés et occupent 63% de la superficie totale des milieux inventoriés,
  • Les bordures de cours d'eau représentent près de 14% et occupent 36% de la superficie totale.
Suivant la végétation inventoriée au sein des zones humides, il a été identifié que 48% d'entre-elles représentent un intérêt patrimonial modéré, 23% un intérêt fort et 26% un très fort intérêt patrimonial.
 
L'état de conservation des zones humides est plutôt bon. En effet, 50% des milieux sont déclarés légèrement dégradés par les activités humaines, mais n'entrainant pas de gros dysfonctionnement de la zone humide et 47% représentent des milieux se rapprochant de près de l'état naturel.
 
Cinq sites sont déclarés fortement altérés par les activités humaines et entrainant une modification de fonctionnement ou de gros dysfonctionnement. Il s'agit de l'Ubaye à Barcelonnette, du bas-marais du Font de Graille à Jausiers, des petits bas-marais du Super Sauze à Enchastrayes, des sources et bas-marais de la Goutta à Enchastrayes, des sources et bas-marais de Ste Anne à La Condamine-Châtelard.
 
Les causes probables de dégradation sont l'endiguement, le pâturage ovin, la modification du débit « affaiblissant » les zones humides du fait de la présence de prises d'eau.
 
Cela est à mettre en relation avec les menaces potentielles de dégradation. En effet, 61% des zones humides présentent un risque modéré de dégradation dû aux usages et 11% présentent un risque fort d'altération de la fonctionnalité et/ou de perte de surface. Ces dernières sont principalement menacées par le pâturage, les aménagements des domaines skiables et le drainage.
 
D'une manière générale, les milieux légèrement dégradés sont modérément menacés. La même relation existe pour les autres états de conservation. 
 
A l'issue de son inventaire, le CEN préconise la mise en place de mesures de gestion pour 34 zones humides présentant un intérêt patrimonial fort à très fort (3 en bordure de cours d'eau et 31 zones humides de bas-fonds en tête de bassin). Ainsi que, la protection et la gestion des sources et bas-marais des Quartiers à Uvernet-Fours représentant un intérêt patrimonial fort. 
 
Le CEN, via une convention, est gestionnaire du site Terres pleines, d'une superficie de 185 ha, situé à Enchastrayes et Jausiers. Il accompagne les actions de gestion pastorale et fauche, remise en place, afin de favoriser la plus grande diversité floristique. Des suivis et inventaires sont réalisés afin d'évaluer l'efficacité de la gestion.
 
Un suivi et des actions concernant ces milieux sont également assurés par le Parc National du Mercantour et la Communauté de Communes dans le cadre de l'animation Natura 2000, sur leurs secteurs respectifs.
 
Certaines zones humides sont également au cœur des Espaces Naturels Sensibles suivis par le Conseil Départemental des Alpes de Haute Provence.