Les fortifications

Les forts de Tournoux, Roche la Croix et Saint-Ours haut

La situation géographique de la Vallée de l'Ubaye, véritable carrefour entre Piémont, Savoie et Provence, a fait de cette vallée un haut lieu de passage, une zone à surveiller, devenue un site exceptionnel témoin de l'histoire militaire de la France.

La frontière était tantôt à l'entrée de la vallée (le fort de Saint-Vincent et la citadelle de Seyne contrôlaient alors cette frontière côté français), tantôt au col de Larche, voire au-delà des cols. 

Entre le 17e et le 20e siècle, les fortifications érigées successivement par Vauban, Haxo, Séré de Rivières puis les ouvrages de la ligne Maginot ont constitué un système de défense ingénieux ; la forteresse de Tournoux, souvent appelée le « Versailles militaire » du XIXe siècle, était le nœud de ce dispositif unique.

Les grandes campagnes de constructions de fortifications ont modernisé la Vallée et facilité la vie de ses habitants : ouverture des routes (col de la Cayolle...), nouveaux moyens de communication, électrification…

La communauté de communes est propriétaire de 4 sites dont 3 se visitent.

Les horaires des visites

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La forteresse de Tournoux

La forteresse de Tournoux est composée de plusieurs forts s'échelonnant sur 700 mètres de dénivelée. Elle fut construite au milieu et fin du XIXe siècle pour verrouiller le débouché du col de Larche.

Sa construction débute en 1843 par les forts moyen et supérieur et la batterie XII, achevés en 1865, auxquels s'ajouteront la batterie des Caurres dès 1880 puis le fortin du Serre De l'Aut vers 1890.

Implantées sur un éperon rocheux, au confluent des vallées de l'Ubaye et de l'Ubayette (voie d'accès à l'Italie), les constructions du fort attirent immanquablement l'attention par leur importance et leur implantation quasi tibétaine. 

Aujourd'hui seule la batterie des Caurres est ouverte au public.

Entourée d'un large fossé équipé de caponnières, la batterie abrite notamment 2 casernes et des lignes de tir. Ses canons pouvaient battre les ennemis en provenance du col de Larche, du col de Vars et du vallon de Restefond.

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L'ouvrage Maginot de Roche-la-Croix

Le site de Roche-la-Croix n'est pas ouvert à la visite cet été.

Situé sur la commune de Val d'Oronaye, l'ouvrage de Roche-la-Croix a été construit entre 1931 et 1936 sur un éperon rocheux à 1900 m d'altitude, à l'emplacement de l'ancienne batterie du même nom.

L'ouvrage, entièrement souterrain, est long de 150 m, large de 95 m et la galerie principale est creusée à 15 m de profondeur. Il est complété par un casernement extérieur composé de 3 bâtiments.

Les 6 blocs de combats sont visibles de l'extérieur, en particulier l'imposant bloc 5, raison d'être de cet ouvrage d'artillerie, puisqu'il est équipé de 2 canons sous une tourelle à éclipse et de 4 mortiers.

L'ouvrage abritait un équipage de 161 hommes et il est aujourd'hui le seul des Alpes du Sud dont la tourelle est en état de fonctionner. 

Les bâtiments de l'ancienne batterie ont bénéficié de travaux de restauration en 2021.

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L'ouvrage Maginot de Saint-Ours Haut

Situé sur la commune de Val d'Oronaye, l'ouvrage de Saint-Ours haut, fut construit de 1930 à 1936, face à celui de Roche-la-Croix. Assurant le flanquement de ce dernier, il barrait également la route du col de Larche. 

Cet ouvrage mixte (artillerie et infanterie), facilement accessible depuis le hameau de Saint-Ours, s'articule autour de deux galeries. L'ouvrage dispose de 5 blocs de combats, de 5 cloches cuirassées et est armé de 5 mortiers et de 5 créneaux de mitrailleuses jumelées. Son équipage comptait environ 240 hommes.

Il comprend un bloc d'entrée et deux blocs de combat visibles de l'extérieur. Son réseau de galeries souterraines avec sa « zone vie » s'étendant sur 1 800 m² fait de lui le plus grand ouvrage Maginot de la vallée effectivement achevé. 

L'implantation de ces deux ouvrages vise à interdire le débouché du col de Larche à l'artillerie et aux blindés (route Cuneo – Barcelonnette) et le débordement par le Nord ou le Sud du verrou mis en place à hauteur de Meyronnes. L'ensemble couvre la batterie de Viraysse sur son flanc gauche et le fort de Tournoux en arrière.

En juin 1940, l'ouvrage de Roche-la-Croix, qui connaît alors son baptême du feu, remplit parfaitement sa mission, appuyé par les ouvrages d'avant-postes et les troupes d'intervalle : l'offensive italienne est stoppée et n'approche pas la ligne principale de défense.

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A savoir

Les sites fortifiés sont accessibles uniquement en compagnie d'un guide et sur inscription. 

Pendant la période estivale la CCVUSP organise des conférences sur le système défensif de l'Ubaye, présentées par un guide des fortifications.

Réservations et horaires des visites sur www.ubaye.com ou au 04 92 81 00 22.